Samuel Tardieu @ rfc1149.net

Tunisie, suite

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Mon voyage en Tunisie s’est poursuivi par la série de cours que je devais donner en Mastère et par plusieurs réunions concernant les programmes de SUP’COM. Tout cela s’est fort bien passé et fera l’objet d’un rapport de coopération qui n’a pas sa place dans mon blog.

Suite de la visite

Même si je suis resté à moins de 100km de Tunis (je rappelle que je n’étais pas en vacances), j’ai pu visiter des endroits charmants et passionnants. Tout d’abord, Zaghouan.

Ali, qui m’avait déjà accompagné dans le souk et avec qui nous avions passé l’après-midi, m’a invité vendredi soir dans sa famille pour une grande fête. Nous avons pris un louage (voir ci-dessous) jusqu’à Zaghouan, la ville des eaux, en bordure de montagne, où habite sa famille. L’eau de source de Zaghouan est tellement réputée que les romains ont construit un acqueduc pour acheminer l’eau depuis le «Temple des eaux» jusqu’à la capitale. Il reste de nombreuses traces de cet ouvrage tout au long des 60 kilomètres de route. La ville de Zaghouan est charmante, avec une vieille ville traditionnelle et des constructions plus récentes qui montrent visiblement l’expansion continue de la ville, coincée sur un côté par la montagne.

La soirée dans cette famille tunisienne fut un pur moment de bonheur. Je ne la détaillerai pas ici car c’est une expérience trop personnelle et trop intime, mais je conseille à tout ceux qui ont des amis tunisiens de participer à une fête de famille. Et n’ayez pas peur de prendre 3kg dans la soirée, vous les prendrez de toute façon!

Le samedi après-midi, après que je sois rentré de Zaghouan, Khaled, un thésard de SUP’COM, est venu me chercher pour m’emmener visiter les alentours de Tunis. La cathédrale Saint-Louis et les ruines de Carthage permettent de ressentir le poids de l’histoire de ce pays dont le sang des habitants est un mélange de sangs romain, carthaginois, français, italien, turc, phénicien, arabe, et bien d’autres.

La Marsa est une ville de bord de mer dans laquelle il doit faire bon vivre. Les villas, les petites maisons et même les immeubles donnent une impression de léger luxe qui semble reposante tout en restant dynamique, face à la plage.

Sidibou Saïd pour sa part, à quelques kilomètres de La Marsa, a l’air d’avoir été construite pour illustrer l’adjectif « tranquille ». Ses célèbres maisons blanches aux volets bleus bordant les rues pietonnes pavées apportent une image reposante de la Tunisie. Le thé aux pignons du «Café des Nattes» mérite sa réputation. Depuis le café «Sidi Chebaane», on voit le palais du baron d’Erlanger, qui surplombe la falaise, et les escaliers qui permettent de descendre jusqu’au port. Tout simplement splendide.

Je suis reparti de Tunis (de justesse, ayant rejoint l’avion à peine 4 minutes avant l’heure du départ) en ayant l’impression d’avoir tout juste terminé de voir ce qu’il fallait absolument y découvrir (au dire des Tunisiens). Cela m’a donné envie de revenir pour visiter d’autres parties de la Tunisie, en commençant par le désert dont j’ai plusieurs fois entendu parler lors de mon séjour.

Les transports autour du Tunis

J’ai eu l’occasion d’utiliser un certain nombre de moyens de transport différents. Le premier était la voiture particulière. Les voitures sont chères en Tunisie, plus qu’en Europe lorsqu’on passe par les concessionaires officiels. Toutefois, chaque personne en Tunisie peut bénéficier d’une aide gouvernementale sur certaines voitures de faible puissance (comme la Clio). Ces voitures sont proposées à un prix de 12000DT (7800€), mais ne peuvent pas être revendues sous peine de payer de lourdes taxes correspondant à l’économie faite initialement.

Les taxis, jaunes, sont équipés d’un compteur qui fonctionne selon le même principe qu’à Paris (prise en charge initiale, temps et distance de la course). Toutefois, il ne semble pas y avoir de prix minimum (à comparer aux 5,10€ parisiens).

Tunis dispose également d’un métro (qui est en fait un tramway, aussi bondé aux heures de pointe que le métro parisien) et d’un train (qui est réellement un train mais que les locaux considèrent comme un tramway parce qu’il ressemble à un autorail plus qu’à un gros train). Le métro permet de se déplacer aux alentours de Tunis, le train TGM (Tunis-Goulette-Marsa) va jusqu’à la charmante petite ville de La Marsa.

Mais le moyen de transport qui m’a le plus surpris est le louage. Le principe est simple: des camionnettes confortables pouvant embarquer 8 personnes plus le chauffeur font l’aller-retour entre les villes principales de deux gouvernorats. Le prix est de quelques dinars, la vitesse rapide et le départ quasi-immédiat.

Lorsqu’Ali et moi avons rejoint sa famille à Zaghouan, à une soixantaine de kilomètres de Tunis, nous avons utilisé un louage. Nous avons attendu moins d’une minute que la camionnette soit complète, et 45 minutes plus tard, nous étions arrivés. Le lendemain, pour revenir à Tunis, j’ai pris un nouveau louage dont j’étais le premier occupant. Il a fallu trois minutes pour que celui-ci soit complet, et encore une fois, 45 minutes plus tard j’étais à Tunis. Le prix du voyage était de moins de 3DT (moins de 2€).

Ce moyen de transport, le plus utilisé en Tunisie entre les gouvernorats, possède plusieurs avantages importants:

  • il revient moins cher et pollue moins que des voitures individuelles ;
  • il est beaucoup plus souple et plus rapide qu’un bus ;
  • il est aussi rapide que le train (qui n’existe pas pour beaucoup de trajets) si on prend en compte le temps d’attente et les horaires fixes du transport de voyageurs par rail.

La prochaine fois que je reviendrai en Tunisie, je n’hésiterai pas à me promener d’un gouvernorat à un autre en usant et abusant du louage!

Le moins drôle: je le gardais pour la fin, mais j’ai oublié mon appareil photo en partant de Paris. Et j’ai pourtant pensé à tous les câbles, au chargeur, mais pas à l’appareil. J’ai dû acheter un petit appareil argentique jetable; je ne sais pas ce que donneront ces 27 photos une fois développées. Avec le numérique, on perd l’habitude de devoir se restreindre sur les images.

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